chenu, ue
adj. (che-nu, nue)
- 1Tout blanc de vieillesse. Une tête chenue.
Hommes, enfants, les personnes chenues Lamentent pêle-mêle aux places et aux rues
. [Garn. M. Ant. IV]Pour moi, je cède au temps, et ma tête chenue M'apprend qu'il faut quitter les hommes et le jour
. [Mainard, dans RICHELET]Ce vieillard chenu qui s'avance, Le temps dont je subis les lois
. [Voltaire, Poèmes et épîtres]La vieillesse.... Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue
. [Boileau, Epîtres]Vos ans chenus
. [Garn. les Juives, III] - 2 Fig. Couvert de neige.
Quoique les Alpes chenues Les couvrent de toutes parts
. [Malherbe, II, 2]Montagnes.... Dessus vos têtes chenues, Je cueille au-dessus des nues Toutes les fleurs du printemps
. [Fénelon, XXI, 289][Superbes monts] Vous qui sur vos cimes chenues Voyez, dans le vague des airs, Les tonnerres et les éclairs
. [Godeau, Poésies, ps. 148, dans RICHELET] - 3 Par analogie.
Il ne va point fouiller aux terres inconnues, à la merci des vents et des ondes chenues
. [Racan, Pastorales.]Qui compterait plutôt les arènes menues Que baigne l'Océan de ses vagues chenues
. [Godeau, Poés. Égl. v.] - 4Arbre chenu, arbre dont la cime est dépouillée.
- 5 Fig. Hors d'usage.
Les mêmes choses avaient besoin d'être récrites dans le français nouveau qui devenait bien vite vieux et chenu
. [Villemain, Préf. du Dict. de l'Acad. 1835] - 6Dans le langage populaire, chenu se dit pour excellent, fort, riche, à cause que ce qui est vieux s'est amélioré. Voilà du vin qui est chenu. Cet emploi est ancien dans Paris, Leroux en parle dans son Dict. comique.
Substantivement. C'est du chenu.
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